Voyage au Cambodge

RAPPORT DE MISSION CAMBODGE

Janvier 2005 – Novembre 2008

Une route pleine de bosses, de nids de poule, de canard, de buffle, et carrément un nid d’éléphant, rempli d’eau de la première pluie de la mousson. Puis la piste devient un peu plus claire, nous sommes sur la route nationale numéro 2, en direction de Takeo. «Regardez, c’est le Viêt-Nam». Du haut de cette colline couverte de flamboyants, se dresse sombrement une tour en grès rouge, à l’entrée unique d’orientation Est, le temple Phnom Da, 11è siècle, en latérite rouge. A une heure depuis Takeo, notre bateau rapide se faufile au milieu d’un courant à peine gonflé depuis le début de la mousson. Il faut faire attention, dès qu’on s’écarte du fil au milieu, on peut être pris dans du sable, l’eau n’est pas encore à son niveau de navigation. Cabanes de pêcheurs, bateaux chargés de roseaux, joyeux enfants baigneurs dans cette eau chargée d’ablution ? Sont-ils nos compagnons sur ce chemin aquatique à direction du temple de Tonlé Bati ? Deux seuls petits bas-reliefs rescapés, abîmés, présentent deux déesses dansantes en bas de la porte d’entrée de la tour unique en latérite rougeâtre, un visage des deux danseuses a été enlevé, vu la trace, il n’y a pas si longtemps. Le temple a le mérite d’être un des derniers temples encore debout de la civilisation pré-angkorienne, entre le 1er et le 6è de notre ère. Le temple, solitaire et grave, est baigné au milieu des flamboyants rouges écarlates et verts tremblants de ses feuilles. Sur l’autre colline, un ermite sous forme de cloche perdu dans la végétation tend vainement témoigner un passé lointain de la foi et d’adoration…

Dans la lancée, on continue sur le temple de Phnom Chisor. Situé en haut d’une colline, celle-ci n’a pas le charme de l’autre, excepté la découverte d’une technique curieuse pour une construction en grès : des tenons, des mortaises, des méthodes de la menuiserie. Le résultat donne une somptueuse gopuna, une très jolie porte monumentale devant le temple. Je finis ma journée dans la pénombre étouffant au pied de Ta Prohm Tonle Bati, merveilleux temple de culte bouddhique au plan axial. Une vue dégagée depuis la tour centrale nous permet de visionner les quatre points cardinaux après un dédale de portes carrées, mystérieux issus sous cette lumière des torches qu’emmènent les villageois pour nous éclairer. Boun, notre charmant guide, ne se lasse pas. A l’aide d’une lampe de poche, il essaie de nous faire la différence entre les haut-reliefs du fronton de ce temple par rapport aux deux autres : ene image d’Avalokitesvada, plus connu sous le nom de Quan Yin, prouve l’appartenance bouddhique de ce joyau.

La suite pour les Nostaliens

 

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