La Chine de l’éternel printemps…

Voyage en Novembre 2001, par Ylinh

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SUZHOU, PAYS DES JARDINS

A l’arrivée, le guide m’attendait, il m’a emmené directement dans cette petite ville de Suzhou, le « petit village » par rapport à Shanghai, un million d’âmes vit à Suzhou, tout de même ! A moitié endormie, je le suivais vaguement après treize heures de vol et trois heures de route. Dans un décor de rêve, nous visitons un jardin construit par un fonctionnaire en disgrâce de la cour en retraite, depuis quelques centaines d’années…

La visite d’un jardin à Suzhou est une bonne introduction à la richesse de signification dans l’habitat des nobles chinois d’antan. « Nous construisons toujours nos villes au bord de l’eau, pour avoir le yin qui équilibre l’énergie, le « shui » (eau) qui complète la terre. C’est la même chose pour le jardin, il faut d’abord créer beaucoup de surfaces aquatiques dans un jardin… Voilà, vous voyez : les ponts sont bas. De mai à août, les lotus poussent à une telle hauteur qu’ils atteignent les marches des ponts, si bien que ceux qui sont dans les kiosques et les pavillons ont l’impression de regarder les gens marcher sur les lotus ». Mon guide ne se lasse pas de m’expliquer dans le moindre détail la signification de chaque coin, comme ce pavillon divisé en deux, un côté étant réservé aux hommes et l’autre aux femmes, et dont les fenêtres tout autour sont décorées par des verres teintés en bleu de Chine. Expérience vécue, afin d’atténuer la chaleur d’été, si l’on regarde à travers les verres, le trompe d’œil donne l’impression qu’il va neiger ! Ou encore ces murs délimitant les différentes sections du jardin agrémentés d’une rangée de fenêtres brodées, signifie que « la section arrête, mais le regard continue toujours plus loin… ». « – Entrez dans ce kiosque : Vous voyez, les quatre ouvertures sont rondes, et le pavillon carré…. » « – Mais attendez, ce n’est pas la notion de la cosmologie ancienne selon laquelle le ciel était rond et la terre carrée ? » « – Oui, c’est bien cela, tout un univers résumé dans la conception de ce petit kiosque au bord de l’eau ! Vous voyez les éléments de la vie ? »… Au sommet d’un petit promontoire, je vois un pittoresque petit pavillon. C’est le pavillon de la neige parfumée ! Et pourquoi se nomme-t-il ainsi ? « – Parce qu’ici, il y a un prunier qui fleurit au printemps, et ses premiers boutons ressemblent aux flocons de neige, d’où le nom du pavillon ».

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TONGLI, NOSTALGIE D’UNE CHINE ANTIQUE

Puis nos pas s’attardent au village de Tongli, un vrai petit village cette fois, à une vingtaine de kilomètres de Suzhou. Le nom du village était à l’origine Phuc-Thô, un caractère qui signifie « Terre de bonheur ». Il y a quelques siècles, un notable du village disait que ce n’était pas une bonne chose d’avoir un nom si joli ; cela pouvait, paraît-il, attirer les mauvais esprits, et il a ainsi décidé de diviser le caractère en deux, ce qui donna le nom actuel. La balade au hasard des rues pavées, pas encore commerçantes comme celles de Zhouzhang…

La suite pour les Nostaliens

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